Le travail de figuration dans les arrêts de la Cour de Cassation française / C. Preite (ASPECTS LINGUISTIQUES ET CULTURELS DES DISCOURS SPÉCIALISÉS). - In: Stratégies et techniques rhétoriques dans les discours spécialisés / [a cura di] F. Domenec, C. Resche. - [s.l] : Peter Lang, 2020. - ISBN 978-3-0343-4141-7. - pp. 187-205 (( convegno Stratégies et techniques rhétoriques dans les discours spécialisés Sorbonne Université – EA 7332 / CeLiSo (Centre de Linguistique en Sorbonne) – axe discours, domaines et milieux spécialisés tenutosi a Paris nel 2019.

Le travail de figuration dans les arrêts de la Cour de Cassation française

C. Preite
2020

Cette recherche se propose d’analyser un corpus de 40 arrêts rendus par la Chambre criminelle de la Cour de Cassation française, selon le cadre théorique élaboré par Brown et Levinson (1987) et révisé par Kerbrat-Orecchioni (1992, 1994, 1996) pour la description de la politesse linguistique dans les échanges interactionnels. Notre approche adapte le travail de figuration propre de la politesse linguistique à l’étude de l’organisation énonciative d’un genre discursif judiciaire de type non dialogal (Kerbrat-Orecchioni 1990). En effet, malgré leur aspect monologique, les arrêts sont fortement interdiscursifs et modalisés (Cabasino 1987, Preite 2005) par le recours à l’hétérogénéité énonciative montrée et constitutive (Authier 1984, 1985). L’application de la grille d’analyse empruntée au face work permet de relever le recours à certaines stratégies (socio)linguistiques de la part des juges qui doivent non seulement préserver leur autorité et leur crédibilité, mais aussi les faces positives et négatives des juridictions qui ont statué en premier et en deuxième degré, ainsi que celles des parties en cause. En même temps, les juges accomplissent des actes menaçants pour les faces d’autrui, par exemple, par l’expression du désaccord : « la chambre de l’instruction a méconnu le texte susvisé […] » (6246 (15-83.153)) » ; « il apparaît que le procès-verbal […], ne contient pas, contrairement à ce qui est soutenu par le requérant […] (3647 (15-81.731)). Cependant, bien qu’en l’absence de véritables « mitigeurs » (Caffi 2007), les face threatening acts accomplis dans les arrêts semblent être compensés par l’emploi de la non-personne (typique des institutions judiciaires françaises, à l’opposé, par exemple, de la construction ouvertement subjective que l’on retrouve dans les arrêts anglo-saxons, cf. MacCormick 1978 ; Kurzon 2001) et par le maintien d’une expression objective et neutre, conférant aux textes un ton de déférence (Harris 2010, 2011) qui semble avoir partie liée avec la théorie de la politesse (Kerbrat-Orecchioni 2002).
politesse linguistique; gestion des faces; déférence; discours judiciaire; arrêts
Settore FRAN-01/B - Lingua, traduzione e linguistica francese
2020
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