Du hors-cadre au hors-écran : l’enjeu des environnements virtuels immersifs et l’an-iconologie / A. Pinotti - In: Des pouvoirs des écrans / [a cura di] M. Carbone, A.C. Dalmasso, J. Bodini. - Prima edizione. - Milano : Editions Mimésis, 2018. - ISBN 9788869761744. - pp. 265-276

Du hors-cadre au hors-écran : l’enjeu des environnements virtuels immersifs et l’an-iconologie

A. Pinotti
2018

La philosophie a commencé à réfléchir sur le statut du cadre du tableau (Simmel 1902, Ortega y Gasset 1921) au moment où les aventures des avant-gardes allaient défier radicalement ce dispositif d’isolement de l’image, jusqu’à sa totale déconstruction et dissolution. On se demande si aujourd’hui une considération pareille peut être avancée pour ce qui concerne un dispositif qui est parente du cadre, l’écran, qui fait l’objet d’une intense exploration conceptuelle par la soi-disant screenology (Huhtamo 2004). Les développements récents des techniques de production des images – surtout pour ce qui concerne les réalités virtuelles immersives et interactives – ont produit un effacement surprenant du seuil qui sépare le monde iconique du monde réel. L’image se transforme progressivement dans un milieu, un environnement multi-sensoriel qui stimule dans le sujet percevant un sentiment très fort de presence, d’« être-là » : la structure spatio-temporelle de l’image, loin d’être isolée dans une dimension autoréférentielle, se propose comme un continuum cohérent avec le rythme chronotopique du spectateur. Ceci se modifie corrélativement : d’observateur visuel qu’il était, il devient un sujet qui expérimente, un véritable experiencer. Le rôle joué par le sentiment de presence problématise le paradigme traditionnel des théories occidentales de l’image (de la doctrine platonicienne de la mimesis à la théorie phénoménologique de la conscience d’image ; de la sémiologie à l’iconologie, aux théories analytiques de la « depiction »): la représentation. Selon ce paradigme, les images sont toujours « images-de » quelque chose qui n’est pas à son tour une image, mais qui appartient plutôt à la réalité. Le concept de représentation manque précisément la question clé des environnements virtuels contemporains : la présence. Une présence qui est favorisée par une tendance de plus en plus insistante à la transparence du medium. Mon intervention vise à considérer ce paysage à la fois théorique et pratique à la lumière de la notion très controversée de « régime scopique » élaborée par Christian Metz (1975) dans le domaine de l’approche psychanalytique à l’image cinématographique, et puis développée par Martin Jay (1988, 2011) dans une catégorie valide pour les études visuelles tout court. L’examen critique de cette notion permettra de situer la question des écrans et de leur déconstruction contemporaine dans le contexte épistémologique de l’historicité de la perception.
frame; cadre; hors-cadre; screen; virtual immersive environments; historicity of perception; head mounted displays; VR
Settore M-FIL/04 - Estetica
Settore L-ART/06 - Cinema, Fotografia e Televisione
2018
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Descrizione: Hors-cadre hors-ecran
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