Il Tristano Corsiniano : edizione criticaEdizione critica a cura di] R. Tagliani. - Roma : Accademia Naz. dei Lincei, 2011. - ISBN 9788821810350.

Il Tristano Corsiniano : edizione critica

R. Tagliani
2011

Tristan de Léonois
2011
La genèse du texte connu sous le nom de Tristano Corsiniano, une traduction italienne de l'épisode du tournoi de Louveserp du Roman de Tristan en prose (Löseth 1890, §§ 361-381), se situe, sur la base d'indices codicologiques et artistiques, dans la terre ferme vénitienne. La typologie de l'unique témoin, conservé à la Bibliothèque de l'Accademia dei Lincei e Corsiniana, rentre dans la production, répandue dans la région de Venise, de manuscrits de qualité moyenne ou basse contenant des textes chevaleresques très différents de ceux des manuscrits plus raffinés, destinés aux bibliothèques courtoises. Au cours du Quatorzième siècle, la demande croissante de textes provenant de la classe bourgeoise et marchande qui prend goût, sur le modèle aristocratique, à la littérature de divertissement (surtout de genre chevaleresque), transforme le livre en un status symbol. Notre texte s’adresse donc au public bourgeois et urbain de la fin du Quatorzième siècle, dont la passion pour les gestes d’armes des romans arthuriens va de pair avec l’acquisition d’un prestige social croissant. En ce qui concerne la langue du texte, cette nouvelle édition met en évidence la stratification des deux séries parallèles de phénomènes linguistiques: la première, et la plus ancienne, de provenance véronaise, la deuxième d’origine vénitienne. La duplicité de la structure linguistique permet de ramener à de plus justes proportions l’hypothèse avancée par le premier éditeur du texte, Michele Galasso, qui a vu dans le Corsiniano une traduction directe d’un original français; les données linguistiques nous amènent, au contraire, à soutenir l’existence d’un antigraphe perdu du Corsiniano, dans la langue de la Vénétie, co-responsable avec les copistes de la dichotomie soulignée. D’ailleurs, Folena déjà (en 1956) soutenait que le texte «n’est pas l’original de la traduction, qui pourrait être antérieur d'un siècle peut-être». L’hypothèse à laquelle nous sommes donc parvenus postule l’existence d’un antigraphe en langue véronaise qui a été transcrit à Venise (ou d’une main vénitienne) dans un atelier qui a réalisé aussi les enluminures. L’appareil iconographique est, lui aussi, cohérent avec les résultats présentés jusqu’ici. Nous avons déjà remarqué que le manuscrit contient de nombreuses images dessinées à la plume et peintes rapidement au pinceau avec une palette de couleurs sommaire et uniforme. Le CD-ROM annexé au volume montre la nature et l’importance des images du manuscrit. Le lien entre les illustrations et la narration du texte est très étroit: chaque scène illustre un passage décrit dans les lignes qui précèdent, sans aucune exception ni erreur identifiable. La modalité de l’illustration est cohérente avec la pratique décorative typique du roman arthurien. Si le caractère ordinaire des illustrations est tout à fait évident, on peut néanmoins remarquer une vivacité et une intention narrative, presque didactique, en rapport avec le développement du texte écrit: c’est là une preuve que l’illustration complétait et, dans un certain sens, soutenait la lecture – peut-être collective – de l’épisode tristanien. Il n’y a aucun doute que la langue et les illustrations du Corsiniano ont une fonction de vulgarisation, visant à diffuser la connaissance et le goût pour la matière arthurienne – et notamment tristanienne – dans un public qui n’est plus familiarisé avec la langue d’origine des «Arturi regis ambages pulcerrime» et des «Karoleas acies et Gallica gesta»; ces textes doivent s’adapter à la pratique linguistique du lecteur. Dans cette perspective s’insère une dimension idéologique: en supprimant ou en réduisant considérablement l’effet courtois et érotique de la matière arthurienne, le texte se transforme en un récit de ton épique (ce qui explique peut-être l’emploi fréquent du présent historique). Il s’agit, au fond, d’un texte qui, sans avoir d’ambitions littéraires, cherche à reformuler idéologiquement la matière de Bretagne pour la destiner à la formation chevaleresque des consciences bourgeoises qui voient dans la chevalerie un idéal social dépassant leur condition quotidienne, ainsi que la création d’un mythe où puiser, par la delectatio, des enseignements courtois susceptibles d’ennoblir leur status social.
Tristano Corsiniano; Tristan Legend; volgarizzamenti
Settore L-FIL-LET/09 - Filologia e Linguistica Romanza
Settore L-FIL-LET/12 - Linguistica Italiana
Settore L-FIL-LET/13 - Filologia della Letteratura Italiana
Book (critical editor)
Il Tristano Corsiniano : edizione criticaEdizione critica a cura di] R. Tagliani. - Roma : Accademia Naz. dei Lincei, 2011. - ISBN 9788821810350.
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