Les grèves, les violences et la révolution : conflit et nationalisation dans la Sicile de la fin du 19ème siècle / A. Azzarelli. ((Intervento presentato al convegno Révoltes, conflits et politisation : journée d'étude tenutosi a Rennes nel 2017.

Les grèves, les violences et la révolution : conflit et nationalisation dans la Sicile de la fin du 19ème siècle

A. Azzarelli
2017

20-ott-2017
Introduction : deux mots sur les forces de police italiennes entre 1861 et 1914 (Pubblica Sicurezza, Carabinieri et Armée), pour clarifier de quoi on parle. Après : la localisation de la sécurité publique de l’Unité Nationale jusqu’à la Première Guerre Mondiale et la localisation aussi des Carabinieri et Soldats en Sicile entre 1896 et 1897 (exactement comme j’ai fait l’année dernière). Première partie - le conflit en tant que « Idées » : en mars 1896 l’armée italienne en Afrique, spécifiquement à Adoua, est vaincue par les Ethiopiens. Conséquemment, Francesco Crispi, président du Conseil, est forcé à resigner ses démissions. Pendant les jours juste avant et juste après la défaite, le chef de police (Questore) de Palerme parle d’une imminente révolution et le préfet de la ville fait la même chose. Je déconstruirais les rapports du Chef de Police et du Préfet en lisant ce que ses subordonnées disaient : ils ne pouvaient pas trouver les républicains, les socialistes, les anarchistes et les cléricaux qui, selon le Chef de Police, étaient sur le point de déclencher la révolution ; je parlerais donc brièvement des confidents de la sécurité publique en dévoilant que les voix d’une révolution étaient répandues par eux. Enfin, soit le Chef de Police, soit le Préfet, ils savaient bien qu’aucune révolution n’était en préparation, mais ils répandaient ces voix pour obtenir plus d’agents de sécurité publique, plus de soldats et plus de Carabinieri, que le nouveau président du Conseil (Antonio Di Rudinì) était bien prêt à envoyer en Sicile.  Donc : le conflit fabriqué pour obtenir des forces de police en plus, pour avoir, avec la potentialité d’une possible répression, plus de force pour être considéré dans l’île comme un interlocuteur puissant. Deuxième partie – le conflit en tant que quelque chose absolument à éviter par les forces des polices au cours des grèves : dans cette partie je parlerais de la gestion de l’ordre public pendant les grèves des mineurs à Caltanissetta et Girgenti, comme j’ai fait l’année dernière. Je me focaliserais sur la « solitude » des fonctionnaires de sécurité publique, forcés à travailler ensemble aux autres forces de police, et aux soldats, et prêts à médier entre les entrepreneurs et les ouvriers pour éloigner la possibilité des conflits. Dans cette partie je me focaliserais sur les pratiques adoptées par les forces de police et donc sur ses capacités de médiation. Troisième partie – le conflit en tant que quelque chose qui a effectivement lieu : c’est au niveau des luttes politiques locales que la capacité de médiation des fonctionnaires de sécurité publique est mise à l’épreuve. En soulignant une autre fois que les fonctionnaires de sécurité publique (s.p.) n’avaient pas des agents de s.p. dans la majorité de villes où ils étaient, je décrirais des conflits locaux très violents qui ont lieu dans la province de Catania (c’est-à-dire dans la partie orientale de l’île) : à Caltagirone (sous-préfecture), à Giarre (ville de 18.000 habitants – sans agents de sécurité publique), à Paternò (17.000 habitants) les conflits entre factions locales sont très violents et souvent c’est à partir de l’incapacité des fonctionnaires à servir d’intermédiaire entre les partis à faire commencer les violences ; souvent les officiaux de police prennent le parti d’une faction ou d’une autre et, en n’ayant pas des agents directement subordonnées, ils doivent chercher des compromis avec les élites locales, toujours prêtes à accuser le Gouvernement d’avoir utilisé les fonctionnaires pour réprimer la libre expression de la « volonté populaire » : une accusation facile à exprimer parce-que les fonctionnaires étaient totalement des agent de l’État, payé par l’État ; même s’ils étaient souvent partisans d’une faction ou d’une autre, c’était plus facile et utile pour les élites locales, pour se déresponsabiliser, d’accuser l’État d’avoir confié la mission de faire triompher un parti ou un autre, plutôt que parler de la violence encouragé par les notables locaux mêmes. Si ça, selon moi, est vrai, il faut aussi dire que ces violences, ces conflits étaient aussi un moyen pour nationaliser les populations : les luttes locales n’étaient pas seulement au niveau d’une ville ou d’un village ; la présence des forces policiers de l’État - dans des lieux où la violence entre factions était très forte - était quelque chose d’important. Cette présence d’un agent, ou plusieurs, de l’État, avec lequel il fallait parler ou contre lequel il fallait se battre, projetait les luttes locales à un niveau plus élevé, en forçant les populations des villages à considérer aussi la politique nationale et ce Gouvernement auquel le fonctionnaire devait répondre.
Police; Sicile; Policing
Settore M-STO/04 - Storia Contemporanea
Settore SPS/03 - Storia delle Istituzioni Politiche
Les grèves, les violences et la révolution : conflit et nationalisation dans la Sicile de la fin du 19ème siècle / A. Azzarelli. ((Intervento presentato al convegno Révoltes, conflits et politisation : journée d'étude tenutosi a Rennes nel 2017.
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