La fréquentation du Queyras dans les temps anciens doit remonter au moins à l’Âge des Métaux, et ceci en raison de l’existence de la mine de cuivre de Saint-Véran, au lieu-dit Clausis, laquelle, selon les plus récentes datations au radiocarbone, a été exploitée à partir de 2 300-2 000 ans avant J.-C. (fin Néolithique-Bronze Ancien). À part la mine de Saint-Véran, nous avons de rares émoignages d’une présence humaine de l’Âge des Métaux. On ne peut signaler que de sporadiques trouvailles d’objets en bronze (y compris le mobilier d’une sépulture au Musée de Gap) faites à Saint-Véran au xixe siècle. Néanmoins ce matériel assez tardif a été daté surtout du Bronze Final-Âge du Fer (environ viie siècle avant J.-C.), alors qu’une autre trouvaille citée par Tivollier, celle de La Monta (commune de Ristolas) en 1834, demeure douteuse, le mobilier ayant disparu. Il faut arriver aux temps de l’Empire romain pour avoir d’autres témoignages de la présence humaine dans le Queyras, à savoir les deux inscriptions de Sainte Marie-Madeleine aux Escoyères et d’Aiguilles (cette dernière étant conservée au Musée de Gap), de sépultures à incinération, quelques pièces de monnaie, etc. Il faut dire que, à part les recherches faites à la mine de cuivre, aucune campagne archéologique n’a été menée dans le Queyras, et le peu de matériel dont nous disposons n’arrive que de trouvailles fortuites, et le plus souvent mal documentées. Pour ce qui regarde le plateau des Escoyères, localité qui, longtemps, a dû être un important lieu de passage entre le bassin de Guillestre et la plaine du Piémont, on dispose de témoignages (petits objets en bronze) qui attestent d’une présence humaine au moins à partir du premier Âge du Fer ou, de toute façon, contemporaine de la civilisation de «Guillestre-Peyre Haute». Puis la présence des Romains a dû devenir importante vers le ier siècle avant J.-C. Un victoriatus en bon alliage d’argent et en bon état de conservation (diamètre 15 mm) nous semble le plus ancien témoignage de la présence romaine aux Escoyères. Mais, l’importance des Escoyères comme carrefour ou passage obligé de la voirie antique est attesté surtout par la célèbre inscription de SainteMarie-Madeleine (C.I.L. XII, 0080). La dalle des Escoyères a été signalée au monde académique vers les années 1870 et répertoriée par le C.I.L. en 1888. Les savants de l'époque se sont vite aperçus que les deux fragments pouvaient être accolés. L’inscription, à partir d’un calque, a fait récemment l’objet (A. Roth Congès, 1994) d’une étude soignée. Dans mon article je présente quelques observations directes qui se rapportent à la lecture de Roth Congès et aux explications qu’elle a données.

La présence humaine aux Escoyères dans l’Antiquité : quelques observations sur l’inscription de la chapelle de Sainte Marie-Madeleine / M. Falchi. - In: BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES DES HAUTES-ALPES. - ISSN 0243-7686. - 2015:1(2015 Dec 15), pp. 29-46.

La présence humaine aux Escoyères dans l’Antiquité : quelques observations sur l’inscription de la chapelle de Sainte Marie-Madeleine

M. Falchi
Primo
2015

Abstract

La fréquentation du Queyras dans les temps anciens doit remonter au moins à l’Âge des Métaux, et ceci en raison de l’existence de la mine de cuivre de Saint-Véran, au lieu-dit Clausis, laquelle, selon les plus récentes datations au radiocarbone, a été exploitée à partir de 2 300-2 000 ans avant J.-C. (fin Néolithique-Bronze Ancien). À part la mine de Saint-Véran, nous avons de rares émoignages d’une présence humaine de l’Âge des Métaux. On ne peut signaler que de sporadiques trouvailles d’objets en bronze (y compris le mobilier d’une sépulture au Musée de Gap) faites à Saint-Véran au xixe siècle. Néanmoins ce matériel assez tardif a été daté surtout du Bronze Final-Âge du Fer (environ viie siècle avant J.-C.), alors qu’une autre trouvaille citée par Tivollier, celle de La Monta (commune de Ristolas) en 1834, demeure douteuse, le mobilier ayant disparu. Il faut arriver aux temps de l’Empire romain pour avoir d’autres témoignages de la présence humaine dans le Queyras, à savoir les deux inscriptions de Sainte Marie-Madeleine aux Escoyères et d’Aiguilles (cette dernière étant conservée au Musée de Gap), de sépultures à incinération, quelques pièces de monnaie, etc. Il faut dire que, à part les recherches faites à la mine de cuivre, aucune campagne archéologique n’a été menée dans le Queyras, et le peu de matériel dont nous disposons n’arrive que de trouvailles fortuites, et le plus souvent mal documentées. Pour ce qui regarde le plateau des Escoyères, localité qui, longtemps, a dû être un important lieu de passage entre le bassin de Guillestre et la plaine du Piémont, on dispose de témoignages (petits objets en bronze) qui attestent d’une présence humaine au moins à partir du premier Âge du Fer ou, de toute façon, contemporaine de la civilisation de «Guillestre-Peyre Haute». Puis la présence des Romains a dû devenir importante vers le ier siècle avant J.-C. Un victoriatus en bon alliage d’argent et en bon état de conservation (diamètre 15 mm) nous semble le plus ancien témoignage de la présence romaine aux Escoyères. Mais, l’importance des Escoyères comme carrefour ou passage obligé de la voirie antique est attesté surtout par la célèbre inscription de SainteMarie-Madeleine (C.I.L. XII, 0080). La dalle des Escoyères a été signalée au monde académique vers les années 1870 et répertoriée par le C.I.L. en 1888. Les savants de l'époque se sont vite aperçus que les deux fragments pouvaient être accolés. L’inscription, à partir d’un calque, a fait récemment l’objet (A. Roth Congès, 1994) d’une étude soignée. Dans mon article je présente quelques observations directes qui se rapportent à la lecture de Roth Congès et aux explications qu’elle a données.
C.I.L. XII, 0080; Escoyères; inscription romaine; Queyras; Bussullus
Settore L-ANT/07 - Archeologia Classica
15-dic-2015
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